El Choclo

 

 

El Choclo

Se fue con tu tango la milonga pura.
La de hoy, son salones con piso lustrao,
y al tango lo ensucia cualquier caradura
con cueyo, corbata y traje ajustao.

Las minas aqueyas de las asentadas
ya sólo relucen para el carnaval;
la faca en la liga son cosas pasadas
y al gil lo pasado le parece mal.

Ya no se las tasa a las milongueras
por las condiciones solas de bailar:
hoy las preferidas son las ventajeras
y las más franchutas para chamuyar.

Y aqueyas corridas, y aqueyas quebradas,
no pueden hacerse ya sin trompezar…
Giles a cuadritos, turras a patadas,
yenan la sagrada cancha del gotán.

Y solo bajito, cuando cae la noche,
en el organito mugre de arrabal,
o en alguna celda, se escucha el reproche
del tango que nunca lo ensució el Pigal.

Carlos de la Púa, in La Crencha engrasada

L’Épi de maïs

Avec ton tango est partie la pure milonga.
Celle d’aujourd’hui, ce sont des salons au parquet ciré,
Et de quelconques sans-gêne salissent le tango
Avec leurs cols, leurs cravates et leur costumes ajustés.

Ces nanas-là, celles qui restent assises,
Elles ne brillent que pour le carnaval ;
Le couteau en amour est chose du passé
Et au crétin le passé semble mauvais.

On ne jauge plus les tangueras
Seulement sur la valeur de leur danse :
Aujourd’hui on préfère les arnaqueuses
Et les plus françaises dans le bavardage.

Et ces corridas, et ces quebradas,
Qu’on ne sait pas faire sans trébucher…
Les crétins avec le carré, les idiotes à coups de pied,
Massacrent l’élégance sacrée du gotán.

Et seulement tout bas, quand tombe la nuit,
Dans le sordide orgue de Barbarie du faubourg,
Ou dans quelque chambre, écoutez le reproche
Du tango que n’a jamais sali aucun cabaret

Traduction Michel Balmont

 

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