La musique de la milonga

 

La véritable musique de Buenos Aires
n’est pas le tango,
mais la milonga. (J. L. Borges)

 

Dire milonga, c’est dire musique uruguayo-argentine, tant il en existe de sortes et tant elle se métisse avec toutes les formes existantes. Celle qui nous intéresse ici est la milonga urbana, celle que l’on danse en bal. C’est l’origine du tango, mais elle va disparaître un temps lorsque le bandonéon « mélancolise » la musique. Elle est réinventée et réintroduite dans le répertoire en 1931, quand Sebastián Piana (pianiste, 1903-1994) et Homero Manzi écrivent Milonga sentimental.

Musique rapide, sautillante, très syncopée, elle se joue sur une mesure à deux temps, très généralement 2/4, parfois 2/8. Le premier temps de chaque mesure est accentué. Plus précisément le rythme de base est celui de la habanera, paaa-ram-paam-paam, que l’on entend très bien dans Parque Patricios de Francisco Lomuto.

La Milonga est construite autour d’une structure de forme ABA, parfois précédée d’une introduction et/ou suivie d’un pont, ou d’une Coda. La phrase est de quatre mesures à deux temps, le huitième temps constituant une pause.

Le contretemps joue un rôle encore plus important dans la milonga que dans le tango.

Un peu moins de 10% des tangos sont des milongas.

 


 

La milonga apparaît comme une sorte
de polka dansée par des Africains. (Pierre Monette)

 

Danser sur la musique de la milonga

Elle se danse avec des pas simples, plus simples que ceux du tango, bien qu’on puisse éventuellement les utiliser. Certaines figures, qui nécessitent des pauses, par exemple les ornements, sont difficiles à réaliser faute de temps.

La milonga est moins sentimentale, plus gaie, plus joueuse que le tango. Elle nécessite moins d’espace.

La figure de base est la baldosa. Pour le guideur :

  1. un pas en arrière
  2. un pas à gauche
  3. un pas en avant déboîté
  4. un pas en avant remboîté
  5. un pas à droite
  6. rassembler

Vous avez remarqué que les quatre premiers pas sont ceux de la salida. La différence intervient avec le cinquième, où l’absence d’accent suivie du pas de côté empêche le croisé de la femme.

Si en 6, au lieu de rassembler, on fait un pas en arrière, alors on danse vraiment sur place. La milonga peut ainsi être dansée, même très vivement, dans des espaces étroits.

A partir de cette base les variantes sont nombreuses. Chaque pas peut être fait en un temps ou en trois (traspié) pour marquer le contretemps. Une pause peut être faite avec celle de la musique, sur le huitième temps.

Il existe en fait deux styles, la milonga lisa où l’on danse chaque temps, et la milonga traspié où l’on danse de manière vive les contretemps.

 

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