Vous trouverez ci-dessous des définitions du vocabulaire du tango, sa danse, sa culture ; son argot est décrypté ici.
L’astérisque * désigne les figures, les éléments de la danse elle-même.
Abasto (de abastecer : approvisionner) : quartier de Buenos Aires créé à la fin du xixe siècle autour d’un important marché d’approvisionnement, très populaire et mal famé à l’époque. Aníbal Troilo, Carlos Gardel (surnommé « El Morocho del Abasto »), Roberto Rufino en sont originaires.
*Abrazo : enlacement, étreinte. D’un point de vue technique, l’abrazo détermine la distance entre les corps (il peut-être fermé, ouvert, ou flexible) et la communication dans le couple dansant. Le tango est la première danse fondée sur une étreinte dans le couple. Voir Connexion.
Academía [de baile] : école de danse, ou lieu mal famé où l’on danse.
*Adelante : en avant
*Adentro : emboîté.
*Adorno : ornements ou fioritures. Mouvements exécutés par un des danseurs, souvent la femme, avec la jambe qui n’a pas le poids du corps pour enjoliver la danse sans changer l’improvisation du partenaire. Voir Firulete.
Aficionado : un amateur, un fervent ou un fan du tango.
*A fuera : déboîté.
*Agujas : ornement réalisé par l’homme pendant le tour ou la marche, en tapant légèrement le sol de la pointe du pied libre sur le contretemps.
*Al costado : sur le côté. Appelé parfois « ouverture » (apertura).
Almacén : épicerie-restaurant des quartiers populaires.
Almagro : quartier du centre de Buenos Aires.
*Alteración (altération) : changement de direction dans le cours d’une figure. L’altération n’est possible que dans la dynamique d’un enchaînement.
*Amague (de amagar : faire semblant) : feinte, esquive. Ornement réalisé, souvent avant de démarrer un mouvement, en frappant le sol du pied, pour prendre la mesure.
*Americana : voir Sortie américaine.
Amores : danse de la fin du xixe siècle.
*Aparato expressivo : le bas du corps, jambes et hanches, qui permettent l’expression du danseur.
*Apertura : pas de côté. Voir Côté, Al costado.
*Apilado (de apilar : empiler) : style de danse où la femme s’appuie beaucoup sur l’homme.
Armenonville : Cabaret du quartier de Palermo (1909-1925). Gardel y commença sa carrière.
Arrabal : faubourg, quartier périphérique, ouvrier et populaire. Si le barrio et le suburbio sont des réalités géographiques, l’arrabal est essentiellement de l’ordre de l’imaginaire, de l’intime. Il connote aussi l’idée de mauvaise vie, d’illégalité.
Arrastre :
- effet musical caractéristique du tango, qui consiste à anticiper une note par un glissando (portamento en langage musical) brutalement interrompu.
- *équivalent de la barrida.
*Arrepentida (repentir): famille de figures qui permet de revenir en arrière pour éviter une collision dans une milonga.
Asado : sorte de barbecue argentin à base de viande de bœuf.
*Atrás : en arrière.
BA : abréviation de Buenos Aires.
Bailar : danser.
Bailarín.a : danseur.se très accompli.e, voire professionnel.le.
Bailecito : musique et danse rurales du nord de l’Argentine, accompagnées à la harpe.
Baires : abréviation de Buenos Aires
Bajo (El) : Le Bas. Ensemble de quartiers populaires du centre, de San Nicolás à La Boca. Ce terme connote la prostitution.
Bajofondo : les bas-fonds, les plus basses couches sociales.
*Balanceo : balancement du poids du corps d’un pied sur l’autre. S’emploie pour écourter une technique dans un espace restreint, pour attendre le moment musical propice au démarrage d’une nouvelle figure, ou de façon plus subtile pour faire passer le poids du corps de sa partenaire sur son autre pied. Voir aussi Cadencia.
*Baldosa (dalle).
- « Le sol de nombreuses salles de bal […] de Buenos Aires, et auparavant des patios de conventillos, est recouvert de carreaux de ciment ou de dalles de céramique d’environ 60 x 60 centimètres, avec souvent une alternance de noir et blanc […] . L’expression bailar en una baldosa signifie donc “danser dans un mouchoir de poche” et renvoie à la capacité d’un bon danseur, lorsque les milongas sont archi-pleines, d’évoluer quasiment sur place, sans sacrifier ni l’aisance ni la danse. » (Dictionnaire passionné du tango)
- Figure nommée également cuadrado ou carré latin.
Balvanera : quartier de Buenos Aires.
Banda occidental : ouest du fleuve Uruguay et rive sud du Río de la Plata, l’Argentine.
Banda oriental : est du fleuve Uruguay et rive nord du Río de la Plata, l’Uruguay.
Bandonéon : sorte de petit accordéon carré et au long soufflet qui est l’instrument emblématique du tango.
*Barrida : balayage et déplacement du pied libre de la danseuse par le pied du cavalier sans perte de contact. Se guide par le haut du corps, et non en « poussant » le pied. Voir aussi Llevada.
Barrio : quartier. Voir le schéma des quartiers de Buenos Aires.
*Bicicleta : Mouvement circulaire sur un plan vertical dans l’espace du pied du cavalier « accroché » au pied de la cavalière, qui donne l’impression de pédaler.
Bien marcado : manière d’interpréter le tango sur un rythme très accentué.
La Boca : quartier populaire à la limite sud-est de Buenos Aires, port à l’embouchure du Riachuelo sur le Río de la Plata. Il abritait un port de commerce intérieur et accueillit de nombreux immigrants, en majorité des Italiens, d’où son surnom de « Petite Italie ». C’est un des endroits où est né le tango. El Caminito est une des rues de la Boca. Francisco Canaro et Roberto Firpo ont débuté dans ce quartier. Maradona a joué dans le club Boca Juniors.
Boedo : quartier ouvrier du sud de Buenos Aires.
Bolas : arme de jet comprenant plusieurs boules de métal, de pierre ou de bois réunies par des liens de corde ou de cuir. Les gauchos sud-américains, à qui les autochtones avaient appris leur usage, s’en servaient pour capturer les animaux en entravant leurs pattes.
*Boleito : dentelle exécutée pour enjoliver un pas, mouvement du pied ou de la jambe.
*Boleo : (de bolear : jeter). Décoration de la jambe libre de la femme produit à partir d’un guidage de l’homme qui contrarie un ocho arrière ou avant, au moment du pivot, en inversant la direction du mouvement. La jambe de la femme s’élève alors telle la lanière d’un fouet.
Boliche : bistrot, bar-restaurant.
Bombacha : pantalon de gaucho.
Bombilla : pipette métallique ou végétale dont on se sert pour boire le mate en évitant d’avaler la poussière de yerba mate. Lorsque le maté est partagé entre plusieurs convives, tous boivent à la même bombilla.
Bombo : grand tambour cylindrique joué par les gauchos.
Bozales (dans l’expression negros bozales) : Africains débarqués comme esclaves en Argentine ou en Uruguay et qui ne parlent pas espagnol. Étant donné que le terme bozal signifie muselière, une traduction possible serait “nègres muselés”, ce qui rend compte du racisme et de l’animalisation des Noirs présents dans l’expression.
Bs. As. ou BsAs : abréviations de Buenos Aires.
Cabeceo : hochement de tête qui confirme l’invitation entamée par la mirada.
*Cadena (chaîne):
- enchaînement de sacadas symétriques, et réciproques, entre les partenaires. Il s’agit d’une forme de marche.
- tout enchaînement cyclique de figures simples.
*Cadencia :
- cadence, rythme donné à un mouvement.
- Peut également avoir la même signification que balanceo.
*Caída : le danseur fait un pas en arrière, transfère le poids du corps sur sa jambe d’appui, et croise sa jambe devant sans transfert de poids, pendant qu’il guide la danseuse pour lui faire faire un pas en avant en déboîté avec transfert de poids ; la danseuse croise sa jambe libre derrière sa jambe d’appui sans transfert de poids. La caída peut être exécutée des 2 côtés.
Caja : double tambour des Indiens dans toute l’Amérique latine.
*Calesita (manège) : tour « sur place » du danseur autour de la danseuse avec une répétition de pas en avant et de pas en arrière. La danseuse pivote sur sa jambe d’appui. Parfois appelé « la cigogne ».
*Cambio de frente : Changement de direction. Il s’agit en fait d’une version linéaire du tour.
Cambio de peso : transfert d’appui.
*Caminata : marche.
Caminito : une rue-musée très colorée du quartier de la Boca. Nommée d’après le fameux tango « Caminito ». C’est l’origine du nom de notre association.
*Candelita : l’homme fait un cercle autour de la femme qui tourne sur un pied. Voir calesita.
Candombe : Forme de musique et de danse religieuse afro-sudaméricaine, pratiquée par les esclaves noirs pour les défilés festifs qui pouvaient réunir des milliers de personnes. Son rythme de base est croche pointée double liée à deux croches, pour une mesure à deux temps, et un tempo moyennement rapide. Les tambours sont les instruments essentiels. Le candombe argentin, lent, est une des origines du tango. Cette musique est restée très populaire en Uruguay.
Candombera : voir Milonga candombeada.
*Cangrejo : le crabe.
Canyengue (mot d’origine africaine) : du temps de la guardia vieja,
- musique qui met en valeur les percussions ou des effets qui les imitent (coups d’archet de contrebasse frappés sur le chevalet, etc.)
- manière de danser datant des origines mais qui réapparut vers 1990. Façon de danser joue contre joue, sans frontalité, avec une démarche très chaloupée, canaille, et les genoux pliés. A cette époque le tango se jouait sur une tempo à 2/4, proche de celui de la milonga actuelle. La habanera pouvait également être utilisée.
- En lunfardo le terme évoque les taudis, ceux qui y vivent et la façon dont ils dansent.
Caramba : danse rurale argentine.
*Caricias : caresses ; se pratique avec la jambe ou le pied, sur la jambe ou le pied de son.sa partenaire.
*Carpa (chapiteau, tente) : même principe que la calesita, mais l’homme se recule pour faire pencher l’axe de sa cavalière.
*Carré latin : voir Cuadrado.
*Carril (voie) : chacune des lignes, normalement droites, le long desquelles se déplace les pieds des danseurs. Dans la marche emboîtée on utilise deux carriles, un pour chaque pied. En position déboîtée les danseurs utilisent quatre carriles (deux pour chaque danseur).
Casa de baile : endroit louche où l’on dansait du temps de la guardia vieja.
*Castigada : poussée de la jambe de la cavalière vers le haut : voir Empujada.
*Catamarqueña : variante de la media luna, le demi tour.
Cena-show : dîner-spectacle.
Chacarera : danse traditionnelle du nord-ouest de l’Argentine. La musique, enlevée à 6/8, consiste en coplas accompagnés par une guitare jouant rasgueado (arpège rapides).
Chan-chan : les deux derniers accords qui traditionnellement terminent chaque tango (attention, il y a parfois des pièges).
Chapeau : faire passer le chapeau. Voir Gorra.
Chateceo (du verbe anglais chat, bavarder, et de cabeceo) : tactique qui consiste pour une femme à parler à un tanguero dans une milonga jusqu’à ce qu’il l’invite. Voir Grabeceo.
Chau : ciao.
Chicharra (cigale) : effet sonore qui consiste à frotter les cordes du violon entre le chevalet et le cordier (Osvaldo Pugliese, La Rayuela, 00:40).
*Chiche : ornement consistant à effectuer deux petits battements de pieds en accord avec la musique.
Choro : genre musical instrumental né à Rio de Janeiro à la fin du xixe siècle qui intègre instruments à cordes et à vent, plus un tambour de basque (pandeiro).
Cielito : danse folklorique de la pampa. Ce fut le chant et la danse patriotiques par excellence au moment des indépendances du Río de la Plata.
Cifra : danse et musique argentines rurales proches de la payada et de la milonga. Comprenant sept phrases musicales répétées sur des strophes de 4, 8 ou 10 vers octosyllabiques,elle est toujours en mode majeur et interprétée de façon enlevée, sur un mètre ternaire (3/4 ou 6/8), par un ou deux chanteurs.
Cimarrón : maté non sucré.
Cinquillo (cubano) : au sens littéral : quintolet, groupe de cinq notes jouées dans une durée d’un seul temps. Dans les musiques afro-américaines le cinquillo cubano est un système rythmique qui organise cinq notes réparties sur deux temps, impliquant des notes syncopées.
Cloches (campanas, campanitas) : effet percussif au piano, dans les graves ou les aigus. Carlos di Sarli en est un des spécialistes.
Cocoliche : langue métissée des immigrants italiens, mélange de leur langue, éventuellement régionale, et d’espagnol.
Codes du bal (codigos del baile) : ensemble de règles qui doivent être respectées dans une milonga. Elles peuvent varier mais, quelles qu’elles soient, elles servent à affirmer la milonga comme un espace rituel.
Codillo : jeu de cartes.
*Colgada (de colgar : pendre, accrocher) : mouvement de rotation en élastique du couple qui adopte une position « en V » au niveau de leurs axes respectifs, recherchant un équilibre dynamique en contrepoids.
Colón (teatro) : principale scène de théâtre et d’opéra de Buenos Aires. « Au Colón ! » criaient les fans d’Osvaldo Pugliese pour exprimer leur admiration et l’espoir que le tango de cet homme de gauche issu du peuple soit reconnu comme une musique essentielle.
Comparsa : fanfare qui animait les candombes. Elles furent petit à petit reprises par les Blancs qui en firent des parodies.
Compás : cadence, pulsation de base.
Concepción (la) : partie aujourd’hui disparue du quartier de Constitucíon.
Confitería (bailable) : café, confiserie où l’on pouvait boire et danser.
Connexion : voir Abrazo. Danse d’improvisation, le tango requiert une communication continue entre les deux partenaires. Elle passe par le corps et non par le regard.
*Contrapaso : verrouillage d’un pied derrière l’autre pendant la marche, souvent exécuté sur le contretemps.
Contre-chant (contracanto) : ligne mélodique qui accompagne, sur les mêmes harmonies, l’exécution du thème principal.
*Contretemps : la musique du tango joue souvent sur le contretemps, en marquant un temps faible. Le danseur, également, pose son pied sur le temps faible.
Conventillo : au tournant du xxe siècle, immeubles collectifs insalubres où s’entassaient les pauvres et en particulier les immigrants à leur débarquement sur les rives du Río de la Plata.
*Coqueta : sacada en arrière exécuté par l’homme ou par la femme.
*Cordobesa : variante de la media luna.
*Corrida (course) : succession de petits pas, réalisés avec vélocité, en jouant avec le rythme. Voir Seguidillas.
*Corridita : petite course rapide.
Corrientes : avenue importante de Buenos Aires. Longue de 8,6 km, elle naît dans le quartier de San Nicolás et traverse Balvanera, Almagro et Villa Crespo pour aboutir à Chacarita. Carlos Gardel y a vécu. Elle est l’axe de la vie nocturne de la ville et dans ses bars et théâtres le tango est très vivant. Elle est présente dans de nombreuses chansons (Tristezas de la calle Corrientes, Corrientes y Esmeralda, A Media Luz,…).
*Cortado : mouvement coupé, interrompu.
*Corte : interruption, suspension de la marche pendant laquelle sont produites les figures. Elle est caractéristique du tango. Dans la valse ou la polka par exemple, il n’y a aucun arrêt, la marche est continue.
Cortina : intermède musical pendant le bal, sans rapport avec le tango, d’une à deux minutes entre deux tandas, et au cours duquel les couples retournent à leur place, ou choisissent de danser si la musique le permet. Si elle n’est pas dansable, la cortina permet de raccompagner la danseuse à sa place.
*Cosida (couture) : figure dans laquelle l’homme fait passer sa jambe droite par dessus celle de la femme et remet le pied à la même place en chassant celle de la femme vers le haut. L’ensemble du geste évoque le mouvement d’une aiguille piquant un tissu et ressortant.
*Côté : pas latéral appelé aussi « ouverture » (apertura). Voir Al Costado.
Crasse (mugre, roña) : l’ensemble des effets sonores produits par des utilisations inhabituelles des instruments (chicharra, tambor, golpes de caja, silbidos,…). Plus généralement tout ce qui dans le dango, danse et musique, excède la technique de base.
Criollo (créole) : indigène, qui est né en Argentine, et plus généralement sur le sol américain. Par exemple à Buenos Aires le terme peut désigner aussi bien les Noirs nés sur le sol américain que la deuxième génération d’immigrants italiens. Jusqu’au début du xxe siècle le tango se nommait « tango criollo ».
*Croisé : Voir Cruzado.a.
*Crusé : Voir Cruzado.a.
*Cruzado.a (de cruzar : croiser) : pas croisé. Une cruzada se produit chaque fois qu’un pied est croisé devant l’autre pied, ou derrière l’autre pied. Le croisé de la femme, au pas 5 de la salida est typique du tango.
Cuadra : pâté de maison, portion de voie publique entre deux coins de rue (esquinas). Une cuadra faisant la plupart du temps 100 m., elle sert de mesure des distances dans la ville (tel lieu se trouve à tant de cuadras de tel autre).
*Cuadrado ou cuadrito (carré latin) : pas de base de 6 temps, figure élémentaire du tango décrivant un carré au sol. Très utilisée dans la vals et la milonga, elle permet de danser quasiment sur place. Syn. Baldosa.
Cuando : danse rurale argentine.
*Cuarta : poids dans la jambe avant.
Cuartos de chinas : quartiers des prostituées bon marché, près du port et des rives.
*Cucharita : la cuillère. Figure qui consiste à « cueillir » le pied de la cavalière avec le sien, pour le soulever.
Cueca (ou Sambacueca) : forme musicale de l’Argentine rurale qui se chante en mode majeur accompagnée par une guitare. Elle se danse en couple comme une parade de séduction et un mouchoir dans la main droite.
Cumparsa : fanfare, harmonie.
La Cumparsita : le plus célèbre morceau de tango, composé en 1914 par G. Matos Rodriguez. Il dira en jouant les basses au piano : « Ça, il faut que ça sonne bien nègre. » D’innombrables versions ont été enregistrées depuis 1917. Ce morceau, joué deux fois, marque rituellement la fin des bals tango.
*Cuñita : berceau. Mouvement du couple enlacé tournant sur lui même par une succession de petits pas d’avant en arrière. Le danseur commence par déplacer son pied gauche en avant et reprend appui sur son pied droit pour tourner à gauche.
Cuplé : genre de chanson espagnole, courte et légère, chantée dans des théâtres ou des spectacles.
Curumbá (ou Sombrerito) : danse d’origine guaranie.
Déboîté : marche dans laquelle le guideur marche en dehors de la ligne de pas du guidé.
Decareano.a : décaréen, qui se rapporte aux frères de Caro.
Decarisme : principes qui animent la révolution musicale des frères de Caro.
Décima : chanson des gauchos de la pampa structurée en dizains. Le termpo varie de 3/4 à 6/8 puis de nouveau 3/4. Gabino Ezeiza fut un spécialiste du genre ainsi que de l’estilo.
Demo (demonstation) : moment dans lequel des maestros montrenet leur savoir-faire lors d’une milonga ou d’un festival. En général ils dansent sur trois morceaux, un de chaque genre (tango, valse, milonga).
*Derecha : à droite.
Descamisados (les sans-chemise) : partisans de Juan Perón.
Despedida : Les adieux. Milonga de clôture lors d’un festival.
*Dezplazamiento (déplacement) : figure qui consiste à déplacer le pied ou la jambe de son/sa partenaire avec son pied ou sa jambe.
*Dibujo : dessin exécuté sur le sol avec le bout du pied.
*Dissociation : attitude fondamentale du tango, qui constitue un élément essentiel du guidage (marca). L’épaule droite avance en même temps que le pied gauche. Il s’agit de dissocier/d’opposer, le mouvement du bassin ou des hanches, de celui du torse et des épaules.
D. J. : personne qui anime une milonga avec de la musique enregistrée.
*Doble Tiempo : consiste à marcher sur les temps forts et les temps faibles.
Dulce de leche : sorte de confiture à base de lait et de sucre.
Eje : équilibre, axe.
Electrotango (tango electronico) : forme musicale née à la fin du XXe siècle et qui associe tango et musique électronique. Exemples : Gotan Project, Otros Aires.
*Elevada :
- marche sans garder les pieds au contact du sol (technique utilisée quand les sols étaient particulièrement sales dans les débuts du tango.
- élévation du pied de la cavalière utilisée dans les colgadas.
*Embutido : un pied se balançant derrière l’autre après un enrosque.
Empanada : petit chausson de pâte de blé fourré de viande, de fromage, de légumes.
*Empujada : poussée de la jambe de la partenaire.
Empujón : bourrade par laquelle on remet à sa place un danseur trop entreprenant, ou qui vous a bousculé en sortant de la ligne de danse.
Encuentro milonguero : Événement réunissant, en Europe, des passionnés de danse pour des bals pendant trois ou quatre jours. Contrairement aux festivals, les encuentros (rencontres) ne proposent ni cours, ni concert, ni démo, ni exposants, mais seulement de la danse.
*Enganche : accroche du pied ou de la jambe du ou de la partenaire.
*Enlaces : enchaînements de figures.
*Enrosque : la vrille ou la vis. Quand la danseuse exécute un tour, le danseur pivote sur sa jambe d’appui, et pendant ce temps sa jambe libre s’enroule devant ou derrière sa jambe d’appui.
*Entrada : se produit quand le pas du danseur pénètre la ligne de pied de sa cavalière, sans déplacement.
Esmeralda : rue du centre de Buenos Aires. Orientée nord-sud, elle croise Corrientes, comme le dit le titre du tango Corrientes y Esmeralda.
*Espejo (miroir) : pas de danse lors duquel on sort de l’enlacement, et les deux partenaires marchent côte à côte dans la même direction.
Esquina : croisement de deux voies publiques (rues, avenues...) qui constitue un point de repère fixe dans la ville. On donne une adresse en indiquant sa cuadra (entre telle et telle rue) et sa distance par rapport à la esquina.
Essa : interjection appréciative (C’est très beau ! Bien dansé !).
Estancia : ranch. Vaste propriété dédiée à l’élevage.
Estanciero : propriétaire d’un ranch.
Estilo : chanson de la campagne rioplatense. Elle est assez complexe dans sa structure, intégrant des changements de tempos. Les paroles sont sentimentales.
Estribillista : chanteur d’avant l’âge d’or qui travaille dans une formation qui joue pour les danseurs. Il ne vient que pour les refrains, son rôle est donc très limité, contrairement au chanteur d’orchestre et au chanteur soliste. Plus précisément, un tango chanté classique commence par deux sections instrumentales suivies d’un couplet et d’un refrain. Le chanteur d’orchestre interprètera les deux, l’estribillista ne viendra que pour le refrain.
Estribillo : refrain dans un tango chanté.
Estudiantina : orchestre à cordes pincées. On en trouve dans toute l’Amérique latine.
Facón : couteau du gaucho utilisé pour les besoins de sa vie quotidienne et pour les duels. Il mesurait quarante centimètres, une petite épée fabriqués souvent à partir d’une baïonnette.
Festival : événement centré sur la danse plus que sur la musique, qui dure entre trois jours et une semaine, et où alternent milongas, conférences, concerts, cours et démonstration par des maestros.
Fila : ligne des bandonéons dans l’orchestre typique de l’Âge d’or.
*Fioritures : Voir Adorno, Firulete.
Firmeza : danse rurale de la fin du xixe siècle.
*Firulete : un ornement, une décoration. Mouvements complexes et syncopés que les danseur.euse.s utilisent pour montrer leur savoir-faire et interpréter la musique. Voir Adorno, Boleo, Gancho, Lapiz, etc.
Florida : longue et riche rue piétonne du centre orientée nord-sud, réputée être la plus longue artère commerciale argentine.
Fraseo : phrasé du chanteur.
*Freno : ralentissement.
Futango : Fédération Uruguayenne de Tango. Elle fut fondée le 5 octobre 2005, date qui est depuis le jour national du tango en Uruguay.
*Gancho : crochet réalisé entre les jambes du/de la partenaire. Mouvement fouetté de la jambe autour de la jambe du/de la partenaire. Coup de pied de mule. Il existe de nombreuses formes de ganchos : ganchos du danseur, ganchos doubles (du danseur et de la danseuse simultanément), des ganchos intérieurs ou extérieurs, des ganchos par l’arrière, des ganchos hauts, bas, au niveau de la jambe, des 2 jambes, de la hanche ou des côtés du ou de la partenaire…
Gato (gatomismis, perdiz, gato correntino) : style musical et danse folklorique de la pampa d’origine indienne apparus au début du xixe siècle. Les couples sont séparés, le zapateado important, la musique est à 6/8 et possède un caractère grotesque.
Gaucho : cow-boy de la pampa argentine et uruguayenne.
*Giro : tour.
Glosa : parlé-chanté sur tout ou partie du texte (Café Domínguez d’Ángel d’Agostino avec Julián Centeya).
Glosador : celui qui récite la glosa.
*Golpecitos : tapement rythmique du plat du pied contre l’orteil.
Golpes de caja : percussions sur la caisse du bandonéon ou de la contrebasse, voire du violon.
Gorra (a la) (littéralement à la casquette). En français, au chapeau. Il s’agit d’un mode de rémunération artistique traditionnel dans toute la région du Rio de la Plata, les musiciens font « passer le chapeau ».
Grabeceo (du verbe anglais grab, attraper, et de cabeceo) : le fait de tirer par le bras la femme avec qui l’on veut danser. Voir Chateceo.
Guampa : récipient pour préparer, boire et partager le tereré. Le guampa est creusé dans une corne de vache.
Guardapista : personne chargée, dans les années 30, de veiller au bon respect des codes du bal. Cet office existe encore aujourd’hui dans certains bals portègnes.
Guëlla (ou Huella) : danse de la pampa.
Habanera : musique et danse cubaines qui est une des origines de la milonga, et donc du tango. Son rythme est croche pointée, double croche, deux croches.
*Hamaca : autre nom de la cuñita.
Huella : danse rurale argentine.
*Huit : voir Ocho.
*Huit américain : voir Sortie américaine.
*Inclinada : inclinaison.
*Izquierda : à gauche.
Julien : restaurant de luxe de Buenos Aires situé au coin des rues Esmeralda et Noreste de Lavalle.
*Juntar : joindre ; se dit des chevilles et des genoux.
Kérosène (du nom de la marque Kerosine) : pétrole lampant vendu dans des bidons métalliques et qui était utilisé pour l’éclairage avant l’électricité, en particulier dans les conventillos.
*Lapiz (crayon) : petit cercle dessiné avec son pied, au sol, voire en l’air, par le/la danseur.euse.
*Latigo, Latigazo (coup de fouet) :
- technique de jeu au violon ou à la contrebasse.
- mouvement fouettant d’un pied ou d’une jambe.
Legato : façon de jouer qui consiste à créer une liaison entre les notes. Voir Staccato.
Lengue : foulard blanc en soie porté en manière de cravate par les guapos. Le mot connote la tradition dans toute son authenticité. Tangos de lengue est un disque d’Adriana Varela où elle chante des tangos signés par Enrique Cadícamo qui évoquent avec nostalgie le tango de la guardia vieja, selon lui le seul authentique.
Lento : lent.
Letrista : parolier.
Lija : synonyme de chicharra.
*Llevada (de llevar : porter, soulever) : le danseur utilise le haut de sa cuisse ou de son pied, pour transporter la jambe de la danseuse jusqu’au prochain pas.
Lubolear : verbe utilisé dans le Río de la Plata pour désigner la manière dont dansaient les Blancs qui imitaient les Noirs dans les carnavals. Ils pratiquaient ce qu’on nomme aujourd’hui la black face et parodiaient les danses des Noirs.
Lunfardo : argot de Buenos Aires. Voir des notes à ce sujet et son lexique.
*Lustrada : polir, lustrer. Action de « cirer » ses chaussures sur son pantalon. Peut-être exécuté par la femme ou par l’homme sur lui-même, mais jamais par l’homme à la femme.
Machine à écrire : danseur.euse qui enchaîne des pas sans se préoccuper de la connexion avec son.sa partenaire, de la musique ou de l’émotion.
Maestro.a : danseur.se/musicien.ne professionnel.le dont l’activité se partage entre la démonstration et l’enseignement. Être maestro.a, c’est transmettre.
Maipú : rue du centre de Buenos Aires orientée nord-sud, entre Esmeralda et Florida.
Malambo : danse folklorique de la pampa qui se développa au xixe siècle. De caractère viril, la danse réclame de l’endurance, elle se pratique à deux en alternance, comme une sorte de duel où le dernier qui reste est vainqueur. Le genre est enlevé à 6/8 et accompagné à la guitare.
Maldonado : ruisseau qui traverse Buenos Aires d’ouest en est pour se jeter dans le Río de la Plata. Symboliquement il sépare le Nord et le Sud. Il a été canalisé et enterré en 1940.Marathon : en Europe, événement réunissant le temps d’un week-end des aficionados qui dansent pratiquement vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
*Marca : le guidage.
*Marcar : guider. Guider, c’est proposer ; le.la partenaire dispose.
*Marche : elle peut être parallèle (le pied droit de la femme se déplace en même temps que le gauche de l’homme) ou croisée (les pieds des partenaires avancent ou reculent en vis-à-vis, droite avec droite, gauche avec gauche). Voir Caminata, Pisada.
*Marche déboîtée : l’homme marche en dehors de la ligne de danse de la femme.
*Marche emboîtée : l’homme marche en avançant les pieds dans le pas de la femme.
Marote : danse de couple du nord de l’Argentine.
Marquita : danse rurale argentine.
Maté :
- boisson traditionnelle sud-américaine préparée en infusant des feuilles de « yerba mate », le « thé du Paraguay ».
- calebasse dans lequel se prépare la boisson.
Media Caña : musique de la pampa vivement rythmée à 3/4 ou 6/8. La danse qui l’accompagne est exécutée par quatre couples séparés. Au début du xixe siècle elle était pratiquée par les Noirs et les métis, puis est introduite dans les salons et les théâtres vers 1830.
*Media Luna (demi-lune) : demi-tour. Mouvement de balayage de la jambe, en forme de cercle, cependant toujours en contact avec le sol. Mouvement en général exécuté par la danseuse, et très souvent initié à partir d’une sacada sur la jambe de la danseuse. Peut être utilisé pour guider un gancho intérieur de la danseuse. Partie d’un tour dont la série de pas forme une demi-lune.
*Media Vuelta : demi-tour ; exécuté sur le 3 de la salida, ou sur un 8 arrière le cavalier pivotant simultanément sur ses deux jambes.
*Mendocina : variante de la media luna.
Milonga : le terme désigne deux réalités :
- il désigne une danse plus ancienne que le tango argentin, d’origine plus rurale, de structure semblable, mais sur une mesure binaire et un tempo plus rapide. A la différence du tango argentin il n’y a pas de pause, pas de suspension, pas de ralenti. Au contraire, la milonga est basée sur la vélocité et le contretemps.
- Par extension, le terme désigne aussi le bal des habitués, où l’on ne danse que la típica (milonga, vals, tango).
Milonga candombeada : milonga qui utilise certaines formes du candombe.
Milonga traspié : milonga où le danseur joue avec la musique entre temps et contretemps ; les changements rapides de pieds d’appui sont accentués de façon récurrente. On ne marque pas d’arrêt, on effectue peu de ralentis. Généralement un pas correspond à un temps ou un demi-temps fort de la musique. Aussi les figures complexes nécessitant des variations de grande amplitude ne sont elles pas pratiquées sur des milongas.
Milongón : candombe lent de Buenos Aires, ancêtre de la milonga.
Milonguear :
- danser dans le style milonguero
- courir les milongas. Faire la fête.
Milonguero :
- habitué des milongas
- danseur au style très collé et intériorisé.
Minué (du français menuet) : danse de l’épopque coloniale. On distinque entre autres le minué montonero et le minué federal.
Mirada : regard lancé dans une milonga par un danseur à une danseuse (ou l’inverse), auquel elle.il répond ou non. S’ensuit éventuellement un cabeceo. L’avantage de cette méthode est qu’elle protège les deux d’un potentiel refus embarrassant devant tout le monde, non seulement cela permet de dire non de la manière la plus discrète, simplement en regardant ailleurs, mais cela permet aussi à la femme d’inviter, car elle est aussi libre d’établir le contact avec les yeux que l’homme.
*Molinete : alternance des pas de la cavalière dans le tour.
Mondongo : terme générique qui désigne les quartiers centraux de Buenos Aires (Montserrat, Constitución et San Telmo). Ils se trouvaient à l’origine au bord du Río de la Plata, avant que Puerto Madero ne soit gagné sur la mer. En ce lieu se regroupaient les populations noires. Son nom évocateur de percussions signifie en espagnol tripes, saucisses et viendrait pourtant du cri des marchands ambulants de charcuterie.
*Mordida (morsure) : appelé communément sandwich ou sanguchito. Le danseur entoure le pied avant de la danseuse avec les deux siens avant, par exemple, de reculer son pied droit et de lui proposer un ocho avant.
*Mordida alta: identique à la mordida, mais effectuée au niveau des genoux.
Mugre : voir Crasse.
Murga : genre musical et formation musico-théâtrale festive traditionnelle en Uruguay et en Argentine. Très subversive et critique à l’égard de l’ordre établi, elle évolue dans le contexte des fêtes du Carnaval. C’est une des origines du tango, où s’exprime le mieux la part africaine de cette musique.
Musicalizador : D. J.
Musique de Buenos Aires : expression inventée par Astor Piazzolla pour désigner ses compositions en répondant à ceux qui lui disaient que « ce n’est pas du tango ». Elle désigne maintenant toutes les musiques inspirées du tango mais qui n’en sont pas aux yeux des conservateurs.
Niño bién : jeune homme de bonne famille fêtard qui vient s’encanailler dans les bas quartiers.
Nueve de Julio (9 de Julio) : une des artères les plus importantes de Buenos Aires, nommée en l’honneur du jour où fut promulguée la constitution argentine, le 9 juillet 1816. Orientée nord-sud, ses 19 voies de circulation traversent les quartiers de Constitución, Montserrat, San Nicolás et Retiro. Plusieurs tangos portent ce titre.
Nuevo tango : renouveau du tango à partir du milieu des années 50 sous l’égide d’Astor Piazzolla.
Obligato : partie de contre-chant simple mais si essentielle qu’on est obligé de la jouer telle quelle.
*Ocho : huit, l’une des figures les plus exécutées par la danseuse. La réalisation de cette figure conditionne la qualité de la danse, le style.
*Ocho cortado : huit coupé, changement de direction. Se produit quand le mouvement est stoppé par un contretemps ou un tour. Figure bien adaptée pour le style milonguero.
*Ocho de frente : huit avant.
*Ochos en espejo : huits en miroir, danseur et danseuse exécutent en même temps huit avant ou arrière, et réflètent le mouvement du partenaire.
*Ocho para atrás : huit arrière.
Once (pour Once de Septiembre) : quartier de Buenos Aires, partie de Balvanera.
Orejero : musicien qui joue d’oreille.
Orfeón : ensemble de chanteurs et d'instruments.
Organillo, Organito [callejero] : orgue de barbarie.
Orillas (rives) : lisières, bordures, frontières entre la campagne et la ville, périphérie, banlieue. La zone.
Orillero :
- banlieusard
- désigne un tango qui se danse de manière très chaloupée, avec une profusion de figures qui envahissent l’espace de danse.
Orquesta característica : ensemble non spécialisé dans le tango mais qui joue aussi bien les autres rythmes de bal, fox-trot, paso doble, polka,… L’orquesta de todos los ritmos d’Enrique Rodríguez en est l’exemple parfait.
Orquesta criolla : nom que pouvaient porter les premiers ensembles de tango.
Orquesta típica : orchestre typique fondé sur la structure du sexteto típico (bandonéon, violon, piano, contrebasse) dans lequel les pupitres de violons et de bandonéons ont pris plus d’importance (le plus souvent 4 ou 5 musiciens, mais on trouve jusqu’à 8 violons chez di Sarli). De plus d’autres instruments peuvent s’ajouter (percussions chez Canaro, accordéon chez Donato, etc.)
Otra vez : encore une fois !
Palais de Glace : vaste dancing du quartier de la Recoleta.
*Palanca : levier ; aide du cavalier pendant l’exécution d’un saut de la cavalière.
Pala-pala : danse quechuade couple qui évoque des animaux de manière humoristique.
Palito : danse rurale argentine.
Pampa (d’un mot quechua qui signifie plaine, prairie, désert) : immenses plaines argentines et uruguayennes.
*Parada : action de bloquer, notamment avec son pied, le mouvement de sa partenaire, pour faire une pose.
*Parallèle (marche ou système parallèle) : la façon la plus habituelle de marcher à deux lorsque le pied droit de la femme se déplace en même temps que le pied gauche de l’homme. Voir Marche.
Parrilla : grille sur laquelle cuit l’asado. Le jeu a la parrilla consiste pour les musiciens de la guardia vieja et ceux du tango nuevo en une tonalité et une grille d’accords sur laquelle ils peuvent jouer avec une certain liberté.
*Pasada (passage au-dessus de) : pas exécuté par le.la partenaire, en passant au-dessus du pied de l’autre. Exécuté souvent après une parada ou une mordida.
*Patada : coup de pied (pointe du pied en extension) entre les jambes du ou de la partenaire.
*Patadita: Petit piétinement de la danseuse.
*Pataditas : l’homme étant de face campé sur ses deux jambes, la femme lance sa jambe entre les siennes en une sorte de boleo.
La Paternal : quartier populaire de Buenos Aires.
*Pausa : une pause.
Payada :
- chanson des gauchos contant un fait divers sanglant.
- joute oratoire poétique (contrepoint).
L’origine du mot est complexe, renvoyant aussi bien à des étymologies espagnoles que quechua et aymara.
Payador : troubadour, chanteur itinérant. Le jour du payador est en Argentine est le 23 juillet, anniversaire de la joute entre Juan de Navas et Gabino Ezeiza, que ce dernier remporta en 1883, et en Uruguay le 24 août, jour de naissance de Bartolomé Hidalgo, le premier poète gaucho, à Montevideo en 1788.
Pentatonique : sur cinq notes.
*Pepito : figure qui utilise les mêmes pas que le tour à la droite de l’homme sans tourner autour de celui-ci.
Percal : Percale. Tissu de coton ras, très fin et très serré. Connote la pauvreté et les valeurs familiales.
Pericón : danse folklorique de la pampa uruguayenne qui apparaît à la fin du xviiie siècle comme une évolution de la contredanse européenne. Le rythme, vif, à 3/8, est dansé par des couples séparés. Il se nomme également Baile de cuatro.
Peringundín : bastringue, cabaret où l’on danse.
Petit : restaurant de Buenos Aires situé dans la rue Esmeralda.
Picada : assortiment de fromages et/ou de charcuterie.
*Picados : chiquenaudes vers le haut du talon en avançant ou en tournant.
Piropo: madrigal, compliment adressé à une femme.
*Pisada : appui du pied lors de la marche. Voir Caminata.
*Pivot : action de tourner, vers l’avant ou l’arrière, sur l’avant du pied en restant sur son axe.
*Planeo :
- long pivot (homme ou femme) réalisé sur une jambe d’appui tandis que l’autre restée libre, décrit un large cercle au-dessus du sol.
- figure masculine qui accompagne le tour de la femme.
Platense ou Rioplatense : qui concerne le Río de la Plata, de chaque côté de l’estuaire duquel se font face Montevideo et Buenos Aires, les deux villes du tango.
Poncho (du quechua punchu) : sorte de manteau sans manche d’origine indienne. Il est constitué d’un grand rectangle de tissu avec en son centre un trou pour la tête. Les gauchos l’enroulaient autour de leur bras gauche afin de se protéger lors de leurs duels.
Prado : danse rurale argentine.
Portègne (Porteño = issu du port, portuaire) : de Buenos Aires.
Pratique : session d’entraînement où l’on danse pour se perfectionner, répéter, essayer des pas ou des séquences. Ce ne sont pas des cours mais elles sont parfois dirigées par un enseignant qui commente et aide.
Pulpería : boutique, bistrot, auberge, etc. typique de la campagne et des faubourgs jusqu’à la fin du XIXe siècle. On y va pour boire, manger, jouer et chanter. Connote la sociabilité rurale et faubourienne, les gauchos et les payadores.
*Punteo : battement de l’orteil sur le plancher pendant un déplacement circulaire du pied.
*Quebrada : déhanchement. Flexion et balancement. Les figures.
Queer : voir Tango queer.
*Rabona : une étape de la marche avec un croisement sur le contre-temps, suivi immédiatement d’un autre pas de marche.
Raspados : le clavier du bandonéon est gratté avec les doigts.
Rebenque : le fouet court et plat des gauchos.
*Rebote ou Ribote : rebond. Pas en avant du cavalier rebondissant sur le sol, servant d’élan pour une autre technique ou les ramenant dans le sens du bal.
Recitar : pratiquer le parler-chanter du tango. Voir Glosa.
Recoleta : quartier riche du centre de Buenos Aires.
Resfalosa : danse rurale argentine.
*Resolución (résolution) : fermeture, phase avec laquelle on termine un pas de base. Exemple : la fin de la figure de base « académique » du tango, la salida, les pas 6, 7 et 8.
Riachuelo : ruisseau qui délimite le sud de la ville de Buenos Aires et se jette dans le Río de la Plata.
Río de la Plata : immense estuaire (100 km. de large, 250 km. de long, 36500 km2) des fleuves Parana et Uruguay. Le tango est né sur ses rives.
Rioplatense : voir Platense.
Robot : danseur.euse à la gestuelle mécanique. Voir Machine à écrire.
Rodríguez Peña : place du centre de Buenos Aires (Recoleta) où se trouvait un dancing évoqué entre autres dans le tango Te Espero en Rodríguez Peña, de Vicente Greco qui y joua.
Romería : grande fête populaire à l’origine votive, qui se tenait dans chaque quartier. Les activités y allaient, en passant par les tombolas, bals et autres pièces de théâtre, des jeux littéraires aux bagarres et duels aux couteaux.
Roña : voir Crasse.
Ronda : ligne de danse. Voir Sens du bal.
Rondalla : orphéon, fanfare.
Rubato (de l’italien tempo rubato : temps dérobé, escamoté) : technique musicale qui « consiste à décaler légèrement le rythme de la mélodie, en retardant certaines notes, en en précipitant d’autres, tandis que l’accompagnement demeure strictement mesuré » (Dictionnaire passionné du tango), de sorte que chaque temps volé est rendu ailleurs. C’est la base du phrasé des chanteurs de tango.
*Rulo : une courbure ; par exemple pendant le tour, l’homme exécute un lapiz, et à la fin rentre son pied à l’intérieur du cercle, pour repartir à l’extérieur toucher celui de sa partenaire en la stoppant.
Sabado inglès : week-end. Repos dominical qui commence le samedi à midi. En Argentine il fut octroyé en 1932 après une forte lutte du syndicat des employés de commerce.
*Sacada : Modification du trajet normal de la jambe d’un danseur qui se produit quand l’autre allonge son pas pour entrer dans le sien, et transfère le poids du corps sur ce pied, de telle façon qu’il donne l’illusion de chasser la jambe de son.sa partenaire.
SADAIC : Sociedad Argentina De Autores Y Compositores de música, équivalent de la SACEM française.
Sainete : forme de théâtre populaire.
*Salida : pas de base du tango. Sur huit pas, il comprend tous les éléments fondamentaux de la danse (sauf le ocho) : marche emboîtée, déboîtée, pas avant, pas arrière, pas croisé (cruzado).
*Salteña : variante de la media luna.
*Saltito : petit saut.
*Salto : saut.
*Sandwich : appelé communément sanguchito. Le danseur entoure le pied avant de la danseuse avec ses deux pieds, avant de reculer son pied droit et de lui proposer un ocho avant. Voir Mordida.
*Sanguchito : voir Mordida et Sandwich.
San Telmo : quartier central de Buenos Aires.
Scottish (en fait Schottish, Shotish ou Shottis) : danse de bal et de salon d’origine allemande, sorte de polka de mesure binaire (2/4), sans rapport avec l’Écosse malgré son nom. Elle fut renommée Écossaise à cause du sentiment anti-allemand.
*Seguidillas : petit pas très rapides.
Sens du bal : dans une milonga les couples tournent tous dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Voir Ronda.
*Sentada : une famille de figures dans laquelle la danseuse crée l’illusion de s’asseoir ou de passer sa jambe sur la jambe de l’homme. Fréquemment utilisé à la fin d’une danse.
Sentimiento (sentiment, émotion) : « Jouer ou danser un tango avec sentimiento s’oppose (de manière non exclusive) à jouer ou danser purement et simplement « technique ». Les amateurs diront du meilleur instrumentiste ou danseur sans âme qu’il lui manque le sentimiento, proche du duende du flamenco. Avoir du sentimiento, c’est permettre aux expériences passées et aux émotions personnelles provoquées par la musique et/ou la danse de s’exprimer, faire sien le tango interprété par son corps ou son instrument, bref mettre de soi (entregarse) dans son jeu ou sa danse. » (Dictionnaire passionné du tango)
Sexteto típico : formation qui se met en place dans les années 20. Elle est composée d’un piano, d’une contrebasse, de deux bandonéons et deux violons. Depuis les années 20, c’est la structure de base sur laquelle s’articulent tous les orchestres de tango.
*Shark : marche caractéristique de la milonga, dans laquelle le partenaire passe directement d’un déboîté à l’autre.
Silbado : mélodie sifflée.
Silbidos : frottement des doigts sur le bois du bandonéon.
Sirena : technique de vioilon qui consiste en un long glissando ascendant ou descendant imitant une sirène.
*Snake : voir Shark.
*Soltada (de soltar : lâcher) : s’emploie lorsque le couple quitte sa position fermée habituelle, pour danser soit en se tenant à deux mains, soit à une main, soit pas du tout (lâchements de bras, changements d’abrazos ou encore passements de bras).
Sortie américaine (americana) : figure dans laquelle les deux danseurs, épaule contre épaule, avancent tous les deux le pied intérieur.
Sourd.e : danseur.euse qui aligne des pas et des figures sans tenir compte de la musique.
Staccato : façon de jouer qui consiste à piquer les notes pour bien les détacher. Il s’oppose au legato.
Strapatta : coups produits avec l’archet sur les cordes de la contrebasse.
*Sube y Baja : pas de milonga dans lequel le couple danse d’avant en arrière en position déboîtée droite avec un mouvement pendulaire des hanches.
Suburbio : faubourg. Quartier périphérique d’une ville, dans sa réalité, par opposition à l’arrabal qui est un quartier rêvé, subjectif, mythologique.
Suissé : liqueur d’absinthe.
Sur (sud) : quartiers sud de Buenos Aires, populaires dans leur grande majorité.
Tacos de arco : effets de percussion réalisé avec l’archet sur les cordes du violon ou de la contrebasse, en jouant avec la base de l’archet, là où il est le plus dur.
Tambor
- tambour
- effet de percussion effectué au violon en bloquant les cordes avec la main gauche et en produisant de la main droite un pizzicato rythmique.
Tanda : série (c’est le sens du mot) de deux à quatre morceaux cohérents entre eux (tangos, milongas, vals - même orchestre, même chanteur,…) qui constitue l’unité de base de la milonga. Deux tandas sont séparées par une cortina.
Tanda de la rosas : série de tangos dans laquelle ce sont les femmes qui invitent les hommes.
Tango brésilien : il ne dérive pas du tango argentin, mais d’une fusion entre la habanera, le lundú et la polka et se rapproche de la maxixe. Le genre est exclusivement instrumental.
Tango canción (tango chanson) : forme de tango qui naît au tournant des années 1920, et qui est destinée à être écoutée et non dansée. Exemples : Carlos Gardel, Adriana Varela.
Tango congo : danse d’origine bantoue pratiquée par les fanfares cubaines.
Tango de salon : évolutions du tango rioplatense dont le style a muté en subissant les influences américaines, européennes et internationales. On distingue particulièrement plusieurs styles : américain, finlandais, international et musette, pratiqués lors de compétitions internationales mais aussi dans les guinguettes ou les bals populaires, même si ces deux dernières formes tendent à disparaitre de nos jours. Attention : ne pas confondre le tango de salon et le tango salón.
Tango fantasia : Un tango hybride, un mélange de pas traditionnels de tango, tout ce que l’on peut trouver dans un tango-show. Il inclut tous les mouvements de base du tango plus les ganchos, sacadas, boleos et sentadas. Ce style de tango ne convient évidemment pas pour les salles de bal des milongas.
Tango for export : tango interprété de manière édulcorée et destiné aux touristes et aux étrangers.
Tango liso : Un manière de danser le tango qui inclut des figures et les pas très simples comme les caminatas, ochos, tours, etc. Boleos, ganchos, sacadas, sentadas sont proscrits.
Tango negro : expression employée par certains analystes et tangueros dans le cadre d’une revendication des origines africaines du tango.
Tango orillero : Style de danse qui s’oppose au tango salón. Voir Orillero.
Tango queer : tango dans lequel les rôles de genre ne sont pas clairement fixés. Le guidage passe de l’un.e à l’autre. Le travestissement peut y jouer un rôle. Cette logique prend tout naturellement place dans celle du tango.
Tango romanza : tango instrumental à l’époque de la guardia nueva.
Tango salón : Un style élégant de tango caractérisé par des mouvements lents, mesurés et réguliers. Il inclut tous les pas et figures du tango de base, avec en plus les sacadas, les giros et les boleos. L’enlacement est flexible, il s’ouvre un peu pour faire quelques figures. Il n’y a pas de ganchos.
Tango-show : spectacle qui met en scène une danse très spectaculaire.
Tangoter : danser le tango (traduit plutôt maladroitement l’espagnol tanguear).
Tangothérapie : usage thérapeutique du tango comme adjuvant de plusieurs types de médecines, rééducation, cardiologie, neurologie, gériatrie, psychiatrie.
Tangueria : petit endroit qui naît dans les années 1960, où l’on va écouter du tango et où l’on peut éventuellement danser.
Tanguero.a : passionné.e de tango. Un tanguero n’est pas forçément un milonguero. Voir aussi Aficionado.
Taxi dancer : danseur.se qui loue ses services dans les milongas.
Tereré : maté préparé avec de l’eau froide ou à température ambiante ou du jus d’orange ou de citron, parfois de pamplemousse, très apprécié par grandes chaleurs.
*Tijera (ciseaux) : mouvement de retrait de la jambe avant qui se croise devant la jambe d’appui, sans poids du corps, et repart en avant/mouvement utilisé dans une position déboîté, par l’homme, qui croise derrière son pied et en avançant amène la jambe de la cavalière sur un croisé/mouvement en l’air des jambes de la cavalière lors d’un saut, qui lance une jambe, puis ensuite l’autre, souvent pour amener une sentada.
*Titubeo : hésitation.
Tonada : chant mélancolique dont les paroles évoquent l’amour ou la vie paysanne. En mode majeur et sur un tempo à 2/4, ils est accompagné par des percussions.
*Tour : figure dans laquelle la danseuse trace une circonférence autour du danseur, exécutant pas arrière/pas latéral/pas avant, en utilisant la technique des ochos arrière et ochos avant, le danseur pivotant au centre de la figure. Le travail est partagé entre les deux partenaires, l’énergie de l’un entraînant l’autre, puis inversement. C’est une figure très courante du tango, qui exige à la fois du danseur et de la danseuse de maintenir une bonne posture. Voir Molinete.
*Tour avec sacadas : forme beaucoup plus complexe du tour, dans laquelle le danseur marche dans l’espace de la danseuse, déplaçant sa jambe avec la sienne, et pivotant pour se mettre face à elle, de telle sorte qu’elle continue à tourner autour de lui.
*Trabade : blocage.
*Traspié : contretemps. Mouvement typique de la milonga, le traspié est une façon de jouer avec les doubles temps et le rythme en général. Il se marque par exemple par trois très petits pas du pied libre sans changement d’axe (eje), qui donnent l’impression d’une hésitation.
Tres Esquinas : sous-district du quartier de Barracas.
Tresillo (cubano) : au sens propre le tresillo est le triolet, trois croches jouées sur un seul temps. Dans notre domaine, c’est une formule rythmique de structure 3-3-2 en usage dans nombre de musiques afro-américaines, notamment le son cubano, le tango et la milonga du Río de la Plata.
Tritonique : sur trois notes.
Triunfo : danse argentine rurale de couples.
Truco :
- jeu de cartes très populaire à Buenos Aires.
- tours et arrêts dans le style Tango fantasia.
Umpa umpa : formule rythmique caractéristique d’Horacio Salgán.
La Vaca (la vache) : nom plaisant donné aux solos de violon (sur la quatrième corde) chez Juan d’Arienzo, parce qu’ils feraient penser à un mugissement.
Vals (n. m.) : valse argentine dite également Vals criollo, ou Vals cruzado.
C’est un des trois « rythmes » que nous propose le genre musical tango. Comme son nom l’indique, il a des liens avec la valse européenne : la valse conserve les caractéristiques de la musique tango, mais adaptées au rythme à trois temps des valses. La chorégraphie est généralement effectuée en continuité, sans arrêt et avec plus de mouvements tournants que dans le tango.
Quelques vals remarquables : Amor y celos, Desde el alma, Palomita blanca, Soñar y nada mas, Amores de estudiante.
Variation : morceau de bravoure, accélération du rythme, souvent exécutée au bandonéon, au point culminant du morceau. C’est une spécialité de Juan d’Arienzo et on n’en trouve qu’un exemple chez Carlos di Sarli (El Choclo, une des plus rapides de tout le tango).
Ventilador.a (ventilateur) : terme péjoratif utilisé pour qualifier un.e danseur.se qui se croit seul.e sur la piste de danse et qui fait effectuer/effectue des figures aériennes ou de très grande ampleur alors que ni l’espace ni la proximité des autres couples de danseurs ne le permettent.
*Vén y va : va-et-vient.
*Viborita (petite vipère) : déplacement en serpentant, la serpentine.
Vidala (ou Baguala ou Joijoi) : chanson de carnaval tritonique interprétée par les Indiens du Nord-Ouest de l’Argentine. Le chanteur est accompagné par un tambour (caja).
Vidalita (parfois Vidala) : chanson ternaire (3/4) souvent en mode mineur pratiquée par les Indiens du Nord-Ouest de l’Argentine. L’accompagnement musical est effectué par des percussions (caja, tambor).
Villa Urquiza :
- quartier résidentiel du nord-ouest de Buenos Aires.
- style de danse né à l’âge d’or dans ce quartier, dans lequel l’élégance et la musicalité sont essentielles et qui tend à fuir le spectaculaire. Voir Tango liso, Tango salón.
Viruta : copeau. Sacar viruta al piso (arracher un copeau du plancher), c’est danser longtemps et avec intensité, jusqu’à hyperboliquement user le sol. Une salle de danse de Buenos Aires se nomme La Viruta.
Visage de tango (cara de tango) : mimique de danseur.euse qui marque une émotion, voire une extase, dont rien ne permet d’affirmer qu’elle soit authentique.
*Volcada : (de volcar : incliner, faire basculer). Le danseur fait pencher sa partenaire en avant, et la laisse tomber sur son axe, pour lui faire décrire un arc de cercle en position verticale, avant de la rattraper à nouveau : il décrit aussi un arc de cercle avec son buste. Fin de la volcada : Le danseur fait croiser sa partenaire avec un pied en avant, dans sa direction.
*Voleo : Voir Boleo.
El Vomito (le vomi) : nom plaisant donné à un motif rythmique chez Osvaldo Pugliese, produit par l’ouverture rapide et simultanée des bandonéons (La Rayuela, 00:05).
Yaravi : chant d’amour des Indiens du Nord de l’Argentine, lent et élégiaque, de rythme ternaire, accompagné par une quena ou une harpe.
Yeite : astuce, truc. En musique ou en danse ce terme désigne toutes les techniques qui ne sont pas formalisées dans les enseignements mais sont très importantes dans la pratique et l’interprétation du tango. Musicalement, ce sont tous les effets musicaux (tambor, chicharra, golpes de caja, etc.)
Yerba mate : feuilles d’un arbuste de la famille du houx, originaire du Paraguay et du nord de l’Argentine et de l’Uruguay. Séchées à l’air chaud ou au four, fermentées puis hachées, elles forment l’ingrédient essentiel du mate et du tereré.
Yumba (prononcer shoumm-ba) : formule rythmique caractéristique de la musique d’Osvaldo Pugliese (« halètement profond porté par les bandonéons, soulevant l’ensemble de l’orchestre donnant une ampleur semblable à une inspiration contenue relâchée avec force » (Wikipedia)). C’est le titre d’un de ses tangos.
Zamba : danse folklorique argentine originaire du nord du pays, et qui n’a rien à voir avec la samba brésilienne. La musique est vive et sur un rythme à 6/8. Les danseurs sont vêtus de costumes extravagants et agitent des mouchoirs blancs.
*Zapatazo : action de frapper les chaussures l’une contre l’autre.
*Zapateo ou Zapateado : piétinement, action de frapper rapidement les pieds de manière rythmique sur le sol, spécifique aux débuts du tango. Cette figure disparaît dès la fin des années 1900, car jugée caractéristique des basses classes.
*Zarandeo : vigoureuse poussée d’arrière en avant.
Zarzuela : genre théâtral lyrique espagnol né au xviie siècle, du même type que l’opérette française. Il contient des parties instrumentales, chantées (solos, duos, chœurs,…) ou parlées. Il se distingue en género chico et género grande, plus proche de l’opéra. Importé en Argentine il devient au tournant du siècle le « genre national » chargé de mettre en scène la culture criolla. Il intègre rapidement le tango comme forme musicale dominante.
Zorzal : espèce de fauvette argentine. Un des surnoms de Gardel.